Ecologie/6.Monitoring
écologique
Cand. Ès sciences géogr. Chargé des cours Vnoukova
N.V., ass. Gelnovatch A. N., ét. Parkhin N.V.
Université Nationale des ponts et chaussées
de la ville de Kharkiv,
Ukraine
La route d’automobile en tant qu’un
moyen
la fragmentation des
écosystèmes
La
fragmentation ou le morcellement des écosystèmes (des habitats)
écopaysagère(er) écologique, est un
phénomène artificiel de morcellement de l'espace, qui peut ou
pourrait empêcher une ou plusieurs espèces vivantes de se
déplacer comme elles le devraient et le pourraient en l'absence de
facteur de fragmentation. Avec le concept
d’hétérogénéité, celui de fragmentation est
une des bases théoriques de l’Écologie du paysage.
Exemples de barrières
matérielles: infrastructures construites, telles que routes, autoroutes,
voies ferrées, TGV, canaux (le canal de Panama ou de Suez coupent et
isolent des continents), fleuves canalisés, barrages-réservoir ou
hydroélectriques, lignes à haute tension, antennes ou
câbles sur les corridors de migration, etc [1].
Les
infrastructures les plus opaques aux déplacements animaux et
végétaux ou à haut risque de roadkill (mortalité
animales par collision avec véhicules) restent le réseau de
transport routier, autoroutier et ferroviaire (ligne TGV). Le réseau
routier et autoroutier mondial continue à croître rapidement. Son
maillage se densifie, s'interconnecte et les routes sont de plus en plus larges
et « artificialisantes ». Le nombre de passages à faune est de
très loin inférieur aux besoins. L’impact morcelant des routes a
été très sous-estimé, mais on ne s’en est
aperçu que très récemment. Faute d’être capable de
le quantifier, les études d’impact continuent à le minimiser.
Pour les petits mammifères, les insectes, les micro-organismes et
certaines plantes, le problème est généralement purement
et simplement éludé [2].
La pollution
sonore semble se stabiliser dans les pays riches, mais croît rapidement
dans les pays en développement. Contribuant au dérangement des
espèces, elle concerne au moins 70% des espaces verts urbains et jardins
particuliers, et espaces naturels bordant les principaux axes de
déplacements. Pour des raisons de coût, elle n’est
considérée que pour les habitations très proches des zones
urbanisées. Des études réalisées en Grande Bretagne
le long des autoroutes ont mis en évidence une disparition progressive
des oiseaux chanteurs sur une bande de 2 km environ (et jusqu’à 4
kilomètres sous le vent dominant). Cette disparition est
corrélée avec le niveau de décibels, mais varie aussi selon
la proximité de l’axe, le relief, le trafic, le vent dominant, la nature
du revêtement, la quantité de camions, la nature et la
densité de la végétation, etc. À cet effet s’ajoute
ceux de la pollution déposée par les véhicules
(benzène, plomb, métaux du groupe du platine issus des pots
catalytiques, etc) [1].
Il serait
intéressant de mesurer si le dérangement lié au bruit est
identique sur les voies ferrées où le bruit est souvent plus
important en décibels, mais discontinu dans le temps. Aussi, le trafic
aérien augmente de manière continue (de 7 à 10 % par an)
dans les dernières années, et que son impact est très mal
mesuré.
Le
morcellement par les routes ne s’exerce pas qu’en surface,
l'effet-barrière existe aussi pour les espèces du sol ou
fouisseuses et pour d'autres espèces qui utilisent leurs galeries. Les
espèces dont les spores, les germes ou les graines, les organismes ou
les propagules sont transportées par celle-ci peuvent aussi être
affectées. Les semelles de labour, le labour lui-même, les fonds
de route auxquels on a souvent ajouté de la chaux et/ou du ciment sont
homogénéisés, préparés et damés au
point de présenter des résistances égales à celle
d’un béton. Ils constituent une barrière physique absolue pour
les taupes, micro-mammifères, vers de terre, insectes et leurs
cortèges de micro-organismes associés. Ces animaux fouisseurs ne
peuvent plus exercer leur fonction de « tunneliers » décolmatant,
drainant et aérant les sol, qui participe à l’entretien des
continuums biologiques souterrains dont on découvre ou redécouvre
l’importance pour les arbres notamment. On trouvera dans la semelle
routière quelques bactéries, mais dont la mobilité est
très réduite. Si de la matière organique a
été enfouie, seuls les champignons et quelques micro-organismes
circuleront et éventuellement perceront le macadam. Parfois, les racines
des arbres perceront le substrat là où il est fragile ou
faillé, mais sans compenser l’absence d’un continuum superficiel. Les
tunnels offrent un moyen de circuler en préservant des
continuités écologiques, mais ils sont coûteux et depuis
l’accident du tunnel du Mont Blanc, les aménageurs les limitent. Des
espèces parfaitement volantes peuvent aussi être affectées.
Par exemple, une étude récente a montré chez deux
espèces de chauve-souris menacées, que le Myotis bechsteinii
(spécialiste de la chasse près du sol) et qu'une espèce
telle que Barbastella barbastellus (qui chasse plus en hauteur) sont
différemment impactées par une autoroute : La première ne
traverse que peu l’infrastructure, et seulement en empruntant les souterrains.
Elle chasse et se reproduit moins bien aux abords de l'autoroute. Alors que
l'autre espèce (B. barbastellus) y est bien moins sensible. En
particulier, elle traverse plus volontiers l'autoroute, au dessus ou en
dessous. Ces deux espèces nécessitent des corridors, des mesures
compensatoires et conservatoires différentes [1].
Pour toutes
ces raisons le réseau routier interdit la circulation transversale et
longitudinale de nombreuses espèces. Ce faisant, il perturbe fortement
les diffusions et les flux naturels de gènes indispensables au
fonctionnement normal des écosystèmes.
Bibliographie:
1. Morcellement du paysage en Suisse «Analyse du
morcellement 1885–2002 et implications pour la planification du trafic et
l’aménagement du territoire» (Version succincte, Office
fédéral de la statistique).
2. Note pédagogique du Ministère de
l'Environnement Wallon sur la fragmentation écologique.