KARIMOVA Zhanna |
Les inégalités devant l’enseignement
supérieur:
les théories macrosociologiques
Dans les années cinquante,
quand les recherches sur ces questions ont commencé à se
développer les sociologues, les psychologues, les philosophes sociaux ou
les économistes ont facilement identifié les causes des
inégalités les plus répandues, plus
particulièrement, celles des revenus et de réussite scolaire
(Sorokin, 1959; Parsons, 1970). Mais, comme l’indique Raymond Boudon, du point
de vue non seulement théorique mais aussi bien pratique et
politique le problème est moins
celui de l’identification des causes que celui de la détermination de
leur importances respectives.
Ainsi, l’inégalité
des chances devant l’enseignement supérieur est, selon nous, un bon angle
pour montrer la richesse des études orientées vers la recherche
des causes de cette inégalité.
La littérature
sociologique consacrée au problème de l’inégalité
des chances devant l’enseignement supérieur s’est beaucoup
développée durant les dernières décennies et il
n’est pas dans notre propos de la présenter de manière
exhaustive. Nous nous bornerons à dessiner les principales tendances de
la recherche relative à ce problème et à recenser les résultats
qui nous serons utiles pour la suite.
Il est possible, par convention,
d’aborder le problème des inégalités des chances devant
l’enseignement par le «haut» (à travers des théories
macrosociologiques), par le «bas» (à travers des théories
microsociologiques) et selon les formes d’interaction entre le niveau
macrosociologique et le niveau microsociologique. C’est ainsi que nous allons
aborder les théories macrosociologique.
Tout d’abord, nous examinons
très rapidement les tentatives de quelques sociologues pour rendre
compte du phénomène de l’inégalité des chances
devant l’enseignement supérieur à un niveau macrosociologique.
Plus particulièrement, nous allons évoquer les points importants
des courants théoriques des fonctionnalistes, des structuralistes et des
interactionistes.
Nous dirons un mot rapide des
réflexions consacrées par Pitirim Sorokin, qui est le partisan du
fonctionnalisme en sociologie, au problème de l’inégalité
des chances devant l’enseignement. Sorokin a abordé le problème
des inégalités devant l’enseignement à travers le prisme
de mobilité sociale dans la société contemporaine. Ainsi,
avec P. Sorokin en 1927, la mobilité sociale est devenue un thème
privilégié de la sociologie américaine. Pour Sorokin,
immigré russe, la mobilité sociale est appréhendée
comme le résultat d’une sélection des individus par
différentes « instances sociales » : la famille,
l’école, les grandes organisations [1, P. 273].
D’après Sorokin, toute
société a tendance à se reproduire à l’aide des
mécanismes de contrôle des instances d’orientations (ou
« selection agencies ») telles que la famille et l’école.
Ainsi, « la famille, pour assurer sa continuité dans le temps, a
tendance à freiner la mobilité des individus, vers le haut comme
vers le bas, puisqu’une mobilité excessive dans l’une ou l’autre
direction tend à affaiblir la continuité familiale. C’est
pourquoi la famille tend à imposer à l’enfant un niveau
d’ambition scolaire déterminé par son propre status » [2, P. 89].
L’école, comme une autre
instance d’orientation ou une autre instance sociale (selection agency), en
outre de sa fonction de formation effectue à la fois la fonction de reproduction
y compris la sélection des individus en fonction des valeurs
caractérisant le système social considéré. Pour le
dire de manière encore plus simple, « les instances d’orientation
filtrent les individus de manière à produire les structures
sociales » [3, P. 89].
La
critique de cette théorie réside sur le fait que la reproduction
assurée par la famille et l’école ne prend pas en compte la
présence de la consience des acteurs. En fait, non seulement la
théorie de Sorokin, mais aussi bien les autres théories
d’inspiration fonctionnaliste sont critiquées aujourd’hui pour leur
inattention aux logiques subjectives des acteurs.
A la différence de
Sorokin, le sociologue américain Talcott Parsons, dont la théorie
n’a cessé de prêter l’attention sur la fonction reproductrice de
la famille, ne laisse pas sans examen le rôle des motivations
individuelles dans la génération des inégalités
devant l’enseignement supérieur. « La famille constitue un
système de solidarité. Chaque membre d’une famille partage un
status social qui est le même pour tous et qui caractérise la
famille en tant que telle ...Toutefois, la tendance caractéristique
des sociétés industrielles à la réduction de la
famille au type nucléaire limite l’influence de ce système de
solidarité sur les ambitions des individus» [4, p. 89]. Donc, pour T. Parsons,
la famille est un agent principal de socialisation primaire. Dans la famille
nous sommes jugés en fonction de notre statut prescrit. Autrement dit,
dans la famille nous sommes jugés en fonction de notre statut de
frère, sœur, fille, fils, etc., alors qu’à l’école
nous sommes jugés en fonction du niveau que nous atteignons. Il en
résute que l’école fonctionne sur les principes de mérite,
que sous-entendent la présence des capacités et des efforts
à la fois.
T. Parsons a fait valoir
que l’éducation est comme un pont entre la famille et la
société dans son ensemble, qui effectue l’une des fonctions
principales de la société – la fonction de
l’intégration. Elle nous
prépare à nos rôles adultes dans la société
et au fur et à mesure que la société devient industrialisée
l’influence de la famille sur les ambitions individuelles se
réduit.
Au fond, T. Parsons ainsi que certains
fonctionnalistes considéraient que chaque société est
composée de groupes distincts dont chacun exerce une tâche
nécessaire pour la survie de cette société, y compris le
maintien de l’ordre existant. Les sociétés fonctionnent bien
quand les gens acceptent, intériorisent consciemment ou inconsciemment
le besoin de contribuer au fonctionnement organique de toute la
société.
Les gens acceptent volontairement
de reculer la partie de leur identité individuelle en faveur de la
survie de société. Acceptant leurs rôles dans la
sociéte, selon les mots de Durkheim, les gens créent une
espèce de la « conscience
collective » [5, P. 36].
De ce fait les fonctionnalistes
ont tendance à considérer Emile Durkheim comme le fondateur de ce
courant dans la sociologie. Ce n’est pas tout à fait vrai. Durkheim
niait entièrement la présence de l’héritage du capital
dans la société du mérite. Les sociétés
capitalistes modernes ne sont pas des méritocraties dans ce sens. Les
rôles ou les fonctions des gens dans la société sont
fortement affectés par leur statut social. De plus, pour T. Parsons,
étant une sorte de microcosme de société, l’école
est une instance de sélection juste qu’assure l’égalité
des possibilités [6, P 48]. Mais, en réalité,
l’expérience scolaire varie fortement selon l’origine sociale des
étudiants [7, P. 3-4]. Ainsi, Parsons et les autres fonctionnalistes
croyaient aveuglement au fait que la classe sociale n’a aucune influence sur la
répartition des fonctions parmi les membres de société. A
part la critique adressée à tous les fonctionnalistes, Parsons a
beaucoup été critiqué justement à ce sujet.
En résumé, malgré tout, le
mérite de T. Parsons est d’avoir attiré l’attention sur le fait
que les mécanismes générateurs des
inégalités sociales devant l’enseignement supérieur sont
essentiellement situés à un niveau microsociologique [8, P. 11]. Cette proposition a
provoqué un mouvement de réaction dans la direction
macrosociologique. On trouve un exemple de cette réaction dans les
travaux de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron (1964, 1970).
Dans Les Héritiers (1964), qui se fonde principalement sur un
ensemble d’enquêtes réalisées dans le cadre du Centre de
sociologie européenne, Bourdieu aborde pour la première fois une
thématique sur laquelle il reviendra à plusieurs reprises, celle
de l’institution scolaire dans son rapport à la reproduction
sociale : il s’agit alors d’une enquête sur les
inégalités sociales des étudiants face à la culture
au moment de la « démocratisation » de l’accès à
l’université. Il y revient en 1970 (avec J.-C. Passeron) dans La Reproduction, en 1984 avec Homo Academicus (qui est une analyse du
monde universitaire) et en 1989 avec Noblesse
d’Etat dans lequel il étudie le système des grandes
écoles. Et avec La Distinction (1979)
Bourdieu systématise sa théorie des capitaux et propose des
analyses empiriques des styles de vie des français. Le dernier ouvrage
peut être considéré comme une œuvre maîtresse,
dans la mesure où elle intègre beaucoup de ses travaux
antérieurs, tant sur l’école que sur la culture.
Pour Bourdieu,
l’inégalité initiale des diverses couches sociales devant l’Ecole
au niveau de l’enseignement supérieur apparaît d’abord dans le
fait qu’elles y sont très inégalement représentées.
Ainsi, les résultats des études réalisées sous la
direction de Bourdieu dans le cadre de cette recherche ont montré qu’un
fils de cadre supérieur a quatre-vingts fois plus de chances d’entrer
à l’université qu’un fils de salarié agricole et quarante
fois plus qu’un fils d’ouvriers. Ses chances sont encore le double de celles
d’un fils de cadre moyen [9, P. 11]. D’après Bourdieu, « Le
système scolaire opère, objectivement, une élimination
d’autant plus totale que l’on va vers les classes les plus
défavorisées » [10, P. 12].
Dans cette distribution
inégale des chances scolaires selon l’origine sociale des
étudiants les jeunes hommes et les jeunes filles sont plus ou moins
à égalité. Le léger désavantage devient plus
marqué à mesure qu’on descend dans la hiérarchie sociale.
De la sorte, « si, globalement, les filles ont un peu plus de huit chances
sur cent d’accéder à l’enseignement supérieur quand les
garçons en ont dix, la différence est plus forte au bas de
l’échelle sociale, tandis qu’elle tend à s’amoindir ou à
s’annuler chez les cadres supérieurs et les cadres moyens » [11, P. 17].
De plus, pour Bourdieu, le
désavantage scolaire s’exprime aussi dans la restriction du choix de
spécialité. En d’autres termes, au sein de l’université,
les jeunes filles se retrouvent majoritairement dans les disciplines
littéraires et minoritaires dans les disciplines scientifiques. Au dire
de Bourdieu, les filles sont plus souvent condamnées
aux facultés des lettres et des sciences qui préparent à
une profession enseignante. Ainsi, les filles de salariés agricoles qui
accèdent à l’enseignement supérieur ont 92,2% de chances
de se trouver dans l’une ou l’autre de ces deux facultés, alors que les
garçons de même origine n’en ont que 80,9% ; les chiffres
sont ensuite respectivement de 85,3% et 80% pour les filles et les fils
d’ouvriers, de 74,4% et 63,6% pour les filles et fils d’employés, de
84,1% et 68,5% pour les filles et fils de cadres moyenset de 74,3% et 59,3%
pour les filles et les fils de cadres supérieurs [12, P. 17]. Somme toute, la
restriction des choix s’impose aux basses classes plus qu’aux classes
privilégiées et aux étudiantes plus qu’aux
étudiants.
Il est indispensable de dire, que
pour Bourdieu, l’influence de l’origine sociale sur les chances scolaires des
jeunes est plus significative que celle de sexe. Car, si le désavantage
qui tient au sexe s’exprime principalement par la condamnation aux
facultés moins rentables, le désavantage qui tient à
l’origine sociale des étudiants est le plus lourd de conséquences
puisqu’il se manifeste à la fois par l’élimination pure et simple
des enfants issus des couches sociales les plus défavorisées et
par la restriction des choix offerts à ceux d’entre eux qui
échappent à l’élimination.
L’influence de l’origine sociale,
d’après Bourdieu, ne se limite pas par l’impuissance économique
des étudiants issus de milieu défavorisé. Autrement dit,
les obstacles économiques ne suffisent pas à expliquer que les
taux de « mortalité scolaire » puissent différer autant
selon les classes sociales.
En résultat, Bourdieu
trouve une preuve de l’importance des obstacles culturels. Ainsi, dans Les
Héritiers il écrit : « ...comme nombre de recherches l’ont
établi, c’est tout au long de la scolarité, et
particulièrement, lors des grands tournants de la carrière
scolaire, que s’exerce l’influence de l’origine sociale : la conscience
que les études (et surtout certaines) coûtent cher et qu’il est
des professions où l’on ne peut s’engager sans un patrimoine, les
inégalités de l’information sur les études et leurs
débouchés, les modèles culturels qui associent certaines
professions et certain choix scolaires (le latin, par exemple) à un
milieu social, enfin la prédisposition, socialement conditionnée,
à s’adapter aux modèles, aux règles et aux valeurs qui
régissent l’Ecole, tout cet ensemble de facteurs qui font que l’on se
sent « à sa place » ou « déplacé »
à l’Ecole et que l’on y est perçu comme tel, déterminent,
toutes aptitudes égales d’ailleurs, un taux de réussite scolaire
inégale selon les classes sociales, et particulièrement dans les
disciplines qui supposent tout un acquis, qu’il s’agisse d’instruments
intellectuels, d’habitudes culturelles ou de revenus » [13, P.25]. Cette idée nous
amène inévitablement à la notion d’habitus très
souvent utilisée par Bourdieu.
Le concept d’habitus est complexe
et il occupe une place centrale dans le projet sociologique et les écris
de P. Bourdieu. Il renvoie à la tradition philosophique. Saint Thomas
développe le concepte aristotélicien d’hexis. Il distingue aussi
les habitus corporels et les habitus mentaux. Les premiers (façon de
conduire une voiture) échappent à la volonté du sujet,
tandis que les seconds (façon de s’adresser aux autres conducteurs)
demeurent sous son contrôle. Emile Durkheim utilise le concept pour
désigner des façons d’être homogènes et stables au
sein de sociétés fermées, comme certaines
sociétés traditionnelles, au sein de certaines communautés
closes sur elles-mêmes, comme les monastères, unifiant ainsi les
deux types idéaux d’habitus, mais réservant ce concept à
des situations spécifiques. P. Bourdieu poursuit cette démarche
en lui donnant une grande extension.
L’habitus est défini comme
« un système de dispositions acquises par l’apprentissage implicite
ou explicite qui fonctionne comme système de schéma cognitifs et
corporels » [14, P. 45-46]. Il renvoie aux capacités
héritées et acquises des agents, à leurs marqueurs
corporels, à tout ce qui permet de distinguer les agents entre eux et
à ce qui permet aux agents de se distinguer les uns des autres. Les
habitus dépendent des positions en termes de classes sociales et des
positions dans les différents champs sociaux. Cependant, l’habitus est
non seulement générateur de pratiques mais aussi système
de classement. Intuitivement, on peut approcher le concept d’habitus par
l’analogie qui suit. « Si l’on considère les stratégies des
agents pour accumuler du capital comme
un jeu, dans lequel ils sont pris – ce qui est l’illusion fondamentale – on
pourrait envisager les capitaux dont ils disposent comme les cartes qu’ils ont
dans leur jeu (plus ou moins fortes, avec plus ou moins d’atouts...) ; la
manière dont ils utilisent leurs capitaux, leur manière de jouer,
c’est ce que l’on peut appeler leur habitus » [15, P. 39].
Par convention, on peut
distinguer deux moments dans la formation de l’habitus – l’habitus primaire et
l’habitus secondaire. Le premier est l’intériorisation de la position de
nos parents dans l’espace social. Il nous semble inné tant il est
ancré, naturel parce que l’on a oublié les conditions de sa
transmission. Donc, l’habitus primaire varie fortement selon la classe sociale.
En ce qui concerne l’habitus secondaire, il s’acquiert par les institutions en
dehors de la famille (par école, les amis, puis la vie professionnelle,
conjugale...) [16, P. 57].
Du premier coup, la structure de
l’habitus ne semble pas rigide. Il est en restructuration permanente,
intégrant les nouvelles expériences, s’ajustant aux situations
nouvelles. Il est le produit de nos expériences passées et
récentes, mais où le passé conditionne le présent. On
peut l’observer dans le cas où la réussite scolaire au niveau de
l’enseignement supérieur varie fortement selon l’origine sociale des
étudiants. On sait par exemple que la réussite scolaire
dépend étroitement de l’aptitude (réelle ou apparente)
à manier la langue d’idées propre à l’enseignement et que
la réussite dans ce domaine va à ceux qui ont fait des
études classiques, pratique qui est majoritairement un privilège
des classes supérieurs. Ainsi, au dire de Bourdieu, « l’action
directe des habitudes culturelles et des dispositions héritées du
milieu d’origine est redoublée par l’effet multiplicateur des
orientations initiales... Pour les étudiants originaires de basses
classes qui ont survécu à l’élimination, les
désavatages initiaux ont évolué, le passé social
transformant en passif scolaire par le jeu de mécanismes de relais tels
que les orientations précoces et souvent mal informées, les choix
forcés ou les pietinements. Par exemple, dans un groupe d’étudiants
de la faculté des lettres, la proportion des étudiants qui ont
fait du latin dans le secondaire varie de 41% pour les fils d’ouvriers et
d’agriculteurs à 83% pour les fils de cadres supérieurs et de
membres des professions libérales, ce qui suffit à montrer à fortiori (s’agissant de
littéraires) la relation qui existe entre l’origine sociale et les
études classiques, avec tous les avantages scolaires qu’elles
procurent » [17, P. 26-27]. Autrement dit, pour Bourdieu, l’Ecole est une
institution de reproduction de la culture légitime, qui redouble des
dispositions héritées du milieu d’origine tout en gardant l’ordre
social existant.
Les travaux de P. Bourdieu ont
été mille fois commentés, donc aussi discutés sur
de multiples aspects. Nous en retiendrons un, qui nous semble le plus
significatif dans le contexte considéré : celui de la
transformation d’une société de classe en une
société des individus. Certains ont argumenté qu’à
partir des années de forte croissance économique qu’ont connu les
sociétés occidentales de 1945 à 1975, on ne pouvait plus
parler de « classes sociales », à la fois pour des raisons
objectives (la tertiarisation de l’économie et l’élévation
du niveau de vie semblant associées à la disparition de la classe
ouvrière) et subjectives (disparition de la consience de classe et multiplication
des appartenances collectives – identités de genre, ethniques,
religieuses, régionales...) [18, P. 57-59]. Il sera ici plus
particulièrement question des questions liées aux
problématique de genre.
Ainsi, aujourd’hui les
inégalités ne se concentrent plus autour des seules classes
sociales. Un même groupe ou un même individu issu de n’importe
quelle classe sociale a pu voir l’égalité se renforcer dans
certains domaines, comme l’accès à l’enseignement supérieur,
par exemple, alors que les inégalités se sont accrues sur
d’autres registres – comme les revenus, l’accès aux positions
professionnelles élevées etc. Donc, au dire du sociologue de
l’expérience François Dubet, on observe aujourd’hui la « double
nature des inégalités, dont certaines se réduisent, alors
que d’autres, au contraire, se développent... Et entre les multiples
inégalités que l’on peut observer et déplorer, il existe
tout simplement une société et des acteurs sociaux » [19, P.8].
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